En Russie, pour trouver de la bonne nourriture bon marché, la meilleure solution est d’aller au marché. Pas le super mais le vrai, celui à l’ancienne, avec des vendeur qui vous crient que leurs tomates sont délicieuses et pas chères, des grand-mamans qui discutent avec des copines des derniers potins du quartier, et des livreurs qui tirent un chargement de plusieurs centaines de kilos, crient « place ! » en passant et bousculent ceux qui ne partent pas assez vite.
Sauf que le marché russe est adapté aux conditions locales. En effet, la plupart des marchés sont à ciel ouvert (!). Ici, les vendeurs sont assis dans des petites maisons fermées, bien isolées et chauffées, et pour acheter, on toque à la fenêtre, passe sa commande, puis on attend que le vendeur prépare tout, et on reçoit sa marchandise en payant. Sans jamais marchander, car les prix sont indiqué. Voilà pour les fruits et légumes. Le reste, c’est à dire tout ce qui supporte le froid, est laissé à l’extérieur et gèle. Tout simplement. Les vendeurs sont habillés très chaudement et ont l’habitude. « Je travaille jusqu’à -30°C, après c’est vraiment trop froid » m’a dit un vendeur d’habits. Et par -15°C, nombreux étaient ceux qui venaient essayer, puis acheter une paire de chaussure ou une veste. Oui, si quelque minutes après avoir enfilé une veste qui est dehors depuis plusieurs jours on a chaud dedans, au moins on est sûr de pas prendre froid après. Ensuite, on demande le prix. « 500 roubles, mais je te la fait à 450. » (c’est toujours 50 de moins, quel que soit le prix, et celui-ci double si le vendeur voit que tu es étranger) « C’est trop cher, j’en ai pas vraiment besoin en fait. » « Bon, d’accord, va pour 350. » Vendu. »
Les grands-mamans, et les clients en général sont aussi habillés très chaudement. Personne n’est pressé, à quoi bon ? On prend son temps, on réfléchi si ça vaut la peine de payer 30 roubles (1 franc) de plus pour ces pommes plutôt que celles-là, ont-elles vraiment un meilleur goût ? Alors on discute avec le vendeur, on lui demande son avis. Les clients suivants papotent. Puis une vielle grand-maman dit « bon, excusez-moi, il faut que je parte », mais c’est en russe que la situation est vraiment comique « Ну, ладно, я побегала. » soit « Ça y est je suis partie (en courant, sous-entendu) ». Et elle part au stand suivant d’une démarche nonchalante, en prenant son temps et en s’arrêtant au passage pour regarder de loin un stand d’habit.
Les livreurs amènent toutes les marchandise avec leurs propres forces, aucun véhicule ne pouvant pénétrer dans ces couloirs étroits. L’été, ils utilisent des chariots, et l’hiver des traîneaux à neige. Je n’ai pas eu la chance d’en photographier un, mais voici à quoi ressemble l’artère principale d’un marché russe

Le marché de la rue Djerzinskovo, à côté de chez moi

Un stand de pommes de terre, et autres légumes "solides"

Des légumes "sculptés" pour faire de jolies salades. Le vendeur n'a pas voulu être photographié
Si vous ne trouvez pas votre bonheur à un marché, allez donc à un autre. Au centre-ville, on trouve le marché centrale, où vous trouverez non seulement la cuisine russe, mais aussi tous les autres ingrédients des cuisines populaires dans la région, soit ouzbèke, arménienne, ou kazakhe, et à côté le grand marché aux habits, avec tous les habits traditionnels russes. Je suis allé prendre les photos il y a un mois environ, à la période de grand froids en Europe, et ai dit aux vendeuses que « là-bas » les magasins d’habits étaient en rupture de stock. « Eh bien c’est là qu’on aurait dû aller, on en aurait fait, des affaire ! » C’est vrai que ça tient chaud, leurs habits, pour avoir essayé.

A un autre marché de la ville, une vendeuse d'Ouchanki, les fameux couvres-chefs russes.

Le marché central, vu du dessus

Un vendeur d'épice ouzbek