La Magistrale Baikal-Amour

[ j’utilise un clavier russe, excusez pour les accents ! ]

En russe, une « Magistrale » n’est rien d’autre qu’une ligne de train. Et elles portent bien leur nom. En poursuivant mon voyage, j’ai quitté le transsibérien pour une autre ligne plus au Nord et parallèle, qui quitte le transsibérien peu après Krasnoiarsk à l’est, passe au Nord du lac Baikal (par Severobaikalsk, en fait), et va…nul part. Oh, elle rejoint bien l’océan Pacifique, mais la plupart des villes ont ete construite à partir de rien « parce que le train était la ». Du coup, elles ressemblent toutes à Severobaikalsk. Voici Tynda, noeud ferroviaire au milieu du trajet, et « capitale » officieuse de la ligne

Tynda-city, vu de loin

la ville de Tynda, vue de loin

La gare, quand à elle, ressemble plus de l’extérieur à une base de lancement de fusée qu’à une sympathique gare de voyageurs

La gare de Tynda

La gare de Tynda

Cette simple voie a mis plus de 60 ans à être construite, et, même si l’inauguration officielle date de 1974, les aménagements furent nombreux après (tunnels, arrêts supplémentaires, connexions avec le transsibérien…)

Le gouvernement soviétique a décidé de construire cette ligne dans les années 20, comme alternative au transsibérien, trop vulnérable à cause de sa proximité avec la Chine (en cas de guerre). La ligne s’est construite par étapes, avec un arrêt notable de vingt ans après la mort de Staline. Le chantier a repris dans les années 70, pour exploiter les ressources minérales du Nord et pour la propagande soviétique (le chantier fut d’une ampleur exceptionnelle pour l’époque). Fait intéressant, si le chantier fut commencé par des prisonniers du goulag et des soldats fait prisonniers (et fait environ 10000 morts), la reprise dans les années 70 a employé les jeunesses communistes, le Komsomol, et une ville leur est dédiée à la fin de la ligne, Komsomolsk-na-Amure. La propagande soviétique eut fort à faire pour attirer des volontaires dans ces régions sauvages et polaire : la plupart de la ligne est construite sur le « permafrost », un sol perpétuellement gelé sur plusieurs centaines de mètres : difficile aa creuser, et bouge énormément l’ete, lorsque la couche superficielle fond.

Bon, malgré ces aspects « impressionnants », le voyage fut plaisant, avec, comme d’habitude, d’excellentes rencontres avec des gens intéressants, et, pour les yeux, de sublimes paysages

montagne, neige, riviere... c'est beau

Des paysages montagneux avant Severobaikalsk

Le port de Severobaikalsk

Le train longe le lac Baikal sur une vingtaine de kilomètres, ici avec une vue sur le port gelé de Severobaikalsk

De la forêt

Après le lac Baikal, la forêt

Une riviere, de la foret...

Le paysage redevient un peu plus varié par la suite

Une dernière anecdote : ici, il fait vraiment froid. Je ne dis pas ça seulement à cause du cantonnier qui fut notre voisin entre deux arrêts dans le train et qui nous a assuré qu’il faisait – 40 à Tynda le matin, mais aussi parce qu’en y arrivant, la température indiqué par la gare était « réfrigérateurique » : -33 degrés ! (Celsius, s’il vous plaît !)

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